vendredi 20 février 2015

Inspiration du jour

Y a-t-il quelque chose à changer ? Y a-t-il quelque chose à comprendre, guérir, équilibrer, améliorer ?
Aujourd'hui il semble que non... Le présupposé selon lequel la Vie est bonne ou mauvaise étant partit, pas besoin d'aller plus loin que maintenant et être ce que l'on est ici. Quand il n'y a pas de jugement, ce qui est, est juste tel qu'il est. Ni bien ni mal, ni plus ni moins. Être ordinaire, avec ses humeurs, ses émotions, ses pensées, ses habitudes, que chercher d'autre, si c'est la Vie. Une autre vie ? Des supers pouvoirs, plus de connaissance ou de renommée ?
J'ai l'impression que tout est déjà "parfait", en l'état, pas besoin d'aller plus loin. Autrement dit, pas besoin d'aller plus loin car tout est déjà là. Je ne pourrais qu'en changer la forme, pourquoi pas, mais ce ne sera pas plus la Vie qu'ici et maintenant, ce ne sera pas plus l'éveil ou plus Dieu. Tout cela est déjà là dans sa totalité, pourquoi autre chose, si dans le fond ça revient au même. De toute façon, les formes changent, évoluent toutes seules, que je le veuille ou non; l'impermanence. Pourquoi m'accrocher à quoi que ce soit, vu que cela va disparaître de toute façon. Ne suis-je pas déjà à ma place en train d'être et de faire exactement ce qui doit l'être ? Je n'en sais rien, je ne suis pas plus persuadé de devoir ne rien changer, que de devoir changer quelque chose. Je fais ce qui vient, et ne fais pas ce qui ne vient pas. Je ne peux plus définir, saisir ce que je suis, où j'en suis, ni où je suis sensé aller. Un mystère tranquille, qui ne cherche pas à se découvrir. La fin du règne de l'amélioration volontaire, de la création volontaire. Début du règne de la providence. Que les choses viennent d'au-dedans ou d'au-dehors, ça vient du même endroit. Je suis toujours à l'intérieur de mon propre esprit, tout est l'esprit, sous différentes formes et densités. Où que j'aille, je ne fais que me rencontrer, quoi que je dise, je ne parle que de moi... A qui ou à quoi pourrais-je sérieusement en vouloir ? Toutes les directions prises amènent au même endroit, la vacuité. Toutes les études et les expériences, mènent à la vacuité. Seul le voyage est bon, la destination est toujours la même. Le voyage est drôle, douloureux, surprenant, dramatique, génial, terrible, absurde, béatifique, ordinaire. La vacuité est le mystère infini, la Vie infinie, l'éveil infini, la parfaite lumière, l'indistinction de l'ombre et de la lumière, tout ce qui est, sans commentaire.
Sans conception sur le vivant, sans idéal, la vue est pure. La conscience ne pense rien d'elle-même et des formes qu'elle prend. Tout ce qu'elle peut penser est relatif, variable, discutable. Elle sait qu'elle ne peut pas se saisir d'elle-même, tout en ayant conscience d'être ce qu'elle est, sans savoir ce qu'elle est, tout en l'étant.
Oser rester dans le mystère, c'est comme rester dans l'inconnu, dans l'insaisissable, et dans le vrai. Être dans le vrai, ce n'est pas avoir raison, c'est réaliser qu'on ne sait pas, infiniment pas. Être dans le vrai, c'est être avec ce qui est, c'est être dans le réel, et le réel est insaisissable, pas "chosifiable". On peut le chosifier infiniment, et c'est parfois bon et beau, et parfois pas; mais on ne s'en saisira pas pour autant, on n'aura pas fait un pas de plus vers lui.
Je ne trouve pas ça dommage, mais plutôt libérateur, et j'y ressens l'amour inconditionnel de la Vie pour Elle-même. Même si je n'ai pas idée de ce qu'est l'amour.
Où que l'on soit, continuons d'être et de faire ce que l'on fait, avec la confiance irrationnelle que l'univers, la conscience, la Vie sait très bien ce qu'elle est en train de faire. Pas la croyance. La confiance. Donc si nous voulons grandir, grandissons, et si nous voulons prendre des vacances, prenons-en, de toute façon, tout est bon. Il n'y a pas l'ombre de l'atome d'une énergie ennemie dans tout ce qui est.

vendredi 12 décembre 2014

État naturel


Chercher un autre état que l'état naturel est nous condamner à devoir forcer d'une façon ou une autre pour tenir et entretenir autre chose que notre état naturel. Ce qui, à la longue, peut devenir un peu fatiguant ; forcer, se rappeler, se changer, etc. Tout ça pour être plus heureux ou pour être quelqu'un... L'état naturel est tout simplement déjà là, et surtout lorsque nous arrêtons de trafiquer la vie ou notre personnalité d'une façon ou d'une autre.
Dans notre culture, il est normal de chercher à être une autre personne que celle que l'on est déjà ; l'effort est bien vu, et c'est au combat qu'on reconnaît les braves... et qu'on gagne des médailles ! Faire la paix avec ce que nous sommes en tant qu'être humain nous permettra une grande détente et beaucoup de souplesse et de sérénité. Évidemment, nous ne tombons pas dans le panneau de nous croire parfait ou arrivé au summum de notre potentiel, loin de là. Simplement nous évoluons sans effort vers l’actualisation de notre potentiel en tant qu'être humain et individu au sein d'une civilisation qui est telle qu'elle est aujourd'hui. Donc on ne se repose pas sur ses lauriers (si on croit en avoir !) ni sur la croyance en l'impossibilité d'une vie meilleure... On suit plutôt le courant de la vie, qui, chaque année, nous mène un peu plus loin dans notre déploiement, et ce, sans aucun effort, car c'est juste naturel de grandir. Il suffit de ne pas être trop pressé en fait, même si les voies et les thérapies, les voitures et la nourriture « rapides » sont à la mode. Mais bon, pas de problème, c'est bien de faire des expériences, après tout on est là pour ça aussi.

L'état naturel est déjà là, bien que nous jugions « ce qui est » comme inadéquat ou pathologique. Ces notions, si utiles soient-elles à un certain niveau, dans le cadre d'un certain paradigme, peuvent à terme nous voiler la prochaine étape de notre évolution de conscience. Le passage d'un état « culturel » à un état naturel, implique d'abandonner les représentations propres à notre culture ! Déposer les croyances dualistes qui ont construit et maintiennent notre identité sociale et humaine, comme étant notre seule véritable identité, ce qui est faux. Nous pouvons avoir plusieurs identités culturelles, et donc relatives, comme notre carte d'identité, notre âge, notre sexe, notre groupe ethnique ou notre spiritualité ; ce qui est parfois pratique pour pouvoir se différencier et ne pas tout mélanger non plus. Ceci étant, nous avons également une identité « absolue », à savoir la Source de Vie, la Conscience, ou comme vous préférez l'appeler, sachant qu'elle est en dehors de toute possibilité d'être réduite à un quelconque terme ou concept. Ce que nous sommes donc en réalité, au-delà ou en deçà de toute identité relative, c'est la Conscience. De cette Conscience émane « tout ce qui est », et dans « tout ce qui est » est « contenu » l'intelligence de la Source, de la Conscience.
L'état naturel est l'expression de l'intelligence de la Conscience, et cet état ne comporte en lui aucune erreur, aucun manque, aucune « maladie ». Demandons à un arbre comment fait-il pour rester en permanence en harmonie et en unité avec son environnement (et donc l'univers) ? Il vous répondra que c'est sa nature et qu'il ne fait rien de spécial pour cela, c'est juste ce qu'il est. Pourquoi en serait-il autrement pour nous, petits frères évolutifs de nos amis les arbres ? Et bien lorsqu'en nous cesse le combat ou les tentatives de contrôle de la Vie, c'est tout simplement cet état naturel qui réémerge de lui-même, sans que nous ayons besoin de faire quoi que soit.
Lorsque, d'une certaine façon, nous quittons cet état naturel, alors va se mettre en marche en nous, un processus de recherche de cet état naturel d'unité et de spontanéité. Nous ressentirons que quelque chose manque, et nous nous mettrons en quête d'un mieux (ce qui est simplement du bon sens d'ailleurs), que ce soit au travers du travail, de la famille, du couple, de la politique, de la spiritualité, du sport, etc. Et, lorsqu'enfin l'état naturel aura été recouvré, alors ce processus de rechercher s'arrêtera de lui-même. Le processus de recouvrement de l'état naturel est lui aussi naturel, donc nous n'avons pas forcément besoin de le « booster » et de le compliquer plus que ça ; la nature sait très bien retourner à l'équilibre, d'elle-même, sans avoir besoin de se rajouter une « science de l'équilibre » de surcroît. Ces « sciences » nous aideront bien au début, mais auront leur limites au-delà desquels nous devrons passer par « l'initiation » de la confiance, voire de la foi. Nous ne pouvons pas arriver à l'état naturel par nous-mêmes, il faut laisser faire et sentir chaque jour simplement ce qu'il y a à faire ou pas. Pas de présuppositions de ce qui doit être fait, vécu ou compris ou intégré ; pas de préconception de ce qu'est l'état naturel ou le pseudo-aboutissement spirituel à la mode.
L'état naturel est naturel, sinon ce n'est pas l'état naturel !

lundi 24 novembre 2014

Changer la perception...


Notre perception classique est fondé sur un paradigme de séparation, de distinction et de progrès obligatoire. Nous pensons donc qu'il nous faille trafiquer notre existence pour arriver à devenir quelqu'un, gagner de l'argent, réussir sa vie dans différents domaines, comprendre la vie, etc. Nous avons été habitués depuis tout jeune à percevoir la vie d'une certaine façon. Nous voyons par exemple qu'en fonction de la culture où nous avons grandit, nous ne percevons pas le monde de la même façon. Évidemment ce n'est pas un « mal » ou une erreur de l'évolution de l'espèce, ou une erreur de « Dieu », c'est juste ce qui est, c'est comme ça. Simplement, pour certains d'entre nous, cette façon de percevoir le réel peut évoluer, que ce soit de façon volontaire, ou par « accident » ou simplement en prenant de l'âge. Nous comprenons également que la façon dont nous percevons les choses, nous mène à plus ou moins souffrir, comme si certaines façons de percevoir pouvaient nous permettre de « mieux vivre », de moins souffrir, d'être plus heureux. C'est un fait partagé et l'expérience de beaucoup.

Donc il peut être intéressant, jusqu’à un certain point, de vouloir changer sa manière de percevoir le monde, de cultiver une attitude qui fera évoluer nos croyances (et donc notre perception), nous amenant ainsi jusqu'à un certain degré de satisfaction existentielle. Ça marche, jusqu'à un certain point. Au-delà de ce point, vouloir changer sa perception des choses afin de se changer et d'améliorer son quotidien trouvera des limites... En effet, il semble que notre pouvoir à nous changer et à être plus heureux ait des limites, et, pourrait même parfois en fait nous rajouter du stress (de la souffrance), plutôt que de nous en enlever ! C'est un fait également partagé par beaucoup.

De mon point de vue, et de mon expérience, il y a une perspective qui nous permet de continuer d'évoluer (et donc de continuer d'être de plus en plus heureux), mais qui ne passe pas par notre volonté délibérée de le faire ; c'est comme se laisser grandir, sans pour autant juger notre état présent comme étant inadéquat. Il s'agit simplement de la voie du milieu. On ne s'oppose pas au grandir, ni aux choses telles qu'elles sont dans le présent. Cette posture à quelque chose de paradoxal, et semble impossible pour notre raison, qui préférerait choisir une attitude claire et définie, voire définitive (afin de se sentir dans une sécurité conceptuelle, d'une vérité prédéfinie), plutôt qu'un positionnement insaisissable et artistique. Car dans cette posture médiane, nous ne nous fixons plus sur une option spirituelle plus qu'une autre. Nous ne nous définissons plus selon un modèle préétabli de conception spirituelle. Ainsi, une « zone » d'inconnu s'ouvre, ne laissant plus vraiment de place pour quelque chose de définit « en dur » ; nous ne pouvons plus nous fixer... c'est une posture d'équilibre, et souvent très inconfortable pour la partie de nous qui aimerait savoir, tenir, conclure, etc.

Dans cette voie du milieu, il n'est plus conçu de séparation ou de distinction entre le paradis et l'enfer par exemple, d'état éveillé ou d'état non-éveillé, d'état de connaissance ou d'état d'ignorance, de partie de nous supérieures et de parties de nous inférieures, de nature essentielle opposée à une nature pas essentielle, etc. Ce qui fait, en définitive, que nous pouvons parfois avoir le sentiment d'être complètement perdus, de ne plus savoir à quel saint se vouer, dans la mesure, ou toutes les conceptions et représentations que nous avons par rapport au vivant, sont à la fois toutes vraies (en tant que point de vue) et toutes fausses. Nous ne pouvons plus refouler ce que nous croyons mauvais, ou nous attacher à ce qui nous semble bon...

Néanmoins, en commençant à rentrer dans cette posture, nous ressentirons que notre tendance à juger et à nous attacher diminue avec le temps ; ce qui nous paraissait si important l'est de moins en moins, et ce qui nous paraissait futile prend soudain une nouvelle importance, insoupçonnée auparavant. Ainsi, c'est comme si un rééquilibrage des énergies se mettait en route, sans pour autant qu'un idéal d'équilibre soit imposé ou même conçu. La vie devient bien plus fluide, sans pour autant que nous nous fixions sur la fluidité, comme un idéal, ou une preuve de notre « réussite ».
Donc, le changement de perception amène réellement du changement. Toutefois, nous arrivons au point où nous ne cherchons pas forcément à changer de point vue, car nous ne jugeons plus notre point de vue présent en le comparant à un point du vue futur meilleur. Nous ne cherchons pas non plus à maintenir notre point de vue présent, en croyant qu'il est meilleur qu'un point de vue plus ancien ou à venir. Il n'y a donc, à ce stade, plus de tentative pour « trafiquer » notre expérience, en vue d'une expérience meilleure, ni de tentative de ne pas faire évoluer les choses.

mardi 18 novembre 2014

Au-delà du bien et du mal...

Suite à cette expérience d' « otherness » inattendue, quelques semaines après, je me « reforme » un peu et peut vous livrer les quelques écrits qui me sont venus. L'expérience de la réalisation de l'illusion du moi n'a pas été que facile ; mais en même temps, je n'en suis pas à ma première mort psychologique (!), et j'aime à partager. Il semble que j'ai quelque don (merci les fées au-dessus de mon berceau) pour mettre des mots sur des choses inexprimables... et en plus j'aime ça !
Toutefois je partage tout ça sans que je ne sache pourquoi, ni même quel en est l’intérêt (vu que tout est parfait et que je n'ai pas besoin de chercher à vouloir changer quoi que ce soit dans ce qui est), pour l’instant en tout cas.
Ainsi, voici quelques textes me venant que je vous transmets, à commencer par celui-là.
Les « aficionados » de la non-dualité y trouveront leur compte ! Pour les autres, je ne saurais argumenter en faveur de ces réalisations de façon logique ou rationnelle, vu qu'il ne s'agit que d'une expérience subjective et auto-référente. D'ailleurs, je ne cherche ni à prouver, ni à défendre quoi que ce soit; c'est plutôt gratuit, et ne se prétend pas être la Vérité. Donc si vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez qu'à prendre tout cela comme un délire mystique (de plus !) de ma part, et tourner la page !
Vos partages et vos questions seront toutefois les bienvenues, même si je n'aurais pas forcément de réponse à donner.

Je rappelle (pour les novices) que le terme de « Dieu » que j'emploie est celui qui m'est venu, mais n'a rien à voir (ou si peu) avec le Dieu de l'église catholique. Vous pourrez l'intervertir avec le terme de votre choix ; Source, Conscience, Absolu, Grand Esprit, Tao, Vacuité, Déesse, Soi, etc.
Sachant, entre autre, que chez les amérindiens, il est coutume de le dénommer : Grand Mystère...


Au-delà du bien et du mal...

En arrêtant de juger (autant que faire se peut), nous faisons davantage confiance en la Vie, en Dieu, en l'Univers. L'Univers est bon et intelligent, selon moi (même s'il est aussi très joueur !), et je ne peux pas le prouver, c'est juste un ressenti profond ; d'aucun dirait « Dieu est amour », c'est plus de l'ordre de l'expérience mystique que d'une croyance délibérée. Au travers de la vision « éveillée », il n'y a que Dieu qui souffre ou qui est heureux ici. Tout ce qui se passe, c'est Dieu qui se le fait à lui-même, il est à la fois (d'un point de vue duel) son propre bourreau et sa propre victime ; donc le seul à souffrir ici et à soigner, et à parler et à agir, c'est Dieu.
Il doit être un peu maso, ou sado-maso celui-là vous me direz-vous ! Et bien oui, il se trouve que c'est là sa façon d'évoluer dans ce monde, il se fait naître et mourir à tire-larigot, et se fait jouir et souffrir en veux-tu en voilà ! Tout comme nous ! Normal, nous sommes lui, et il est nous. Dieu n'est pas pour l'instant un sur-humain, mais le deviendra probablement, s'il y arrive avec cette humanité, sinon il abandonnera le projet, ou le recommencera plus tard, sur cette planète ou une autre. Donc Dieu, de ce point vue n'est pas injuste, il n'est pas séparé, tout ce que nous vivons, c'est lui qui le vit. De son point de vue, pas de bien ou de mal, simplement le mieux possible, au regard de l'équilibre et le meilleur possible maintenant pour tous (au regard aussi des règles du jeu de ce monde physique). Il est comme une intelligence collective, et qu'un ou deux se réveillent ne l'intéresse pas plus que ça. C'est bien oui, mais c'est juste le commencement de quelque chose de bien plus grand et de bien plus audacieux : l'éveil collectif de l'humanité, qui au travers de cela, deviendra cette nouvelle terre ou nouvelle humanité (tant attendue!).
Si nous le souhaitons, c'est qu'il le souhaite. Si certains ne le souhaitent pas, c'est qu'une partie de lui ne le souhaite pas, ou ne peut pas encore le souhaiter au regard du réel vécu par ces humains-là. On pourrait croire que ceux qui le souhaitent seraient « supérieurs », plus évolués que ceux qui ne le souhaitent pas, mais c'est encore une vision duelle ; c'est Dieu qui, à la fois est ici et là. C'est lui qui est à la fois dans les deux places, et loin de mettre une partie de lui en supériorité et une autre en infériorité, il vit en fait plusieurs temporalités et points de vue dans le même instant, et à autant besoin des uns que des autres dans sont « projet ». Du point vue non-duel, ceux qui veulent s'éveiller, et ceux qui n'en ont même pas l'idée, participent autant au développement de tous, et même si en apparence, il y a des bons et des méchants, des gentils et des pas-gentils, des bourreaux et des victimes, des pollueurs et des nettoyeurs, les uns comme les autres travaillent de concert au développement de tous.
Alors je ne peux plus juger la société comme étant simplement mauvaise ou injuste ou malade, je la vois simplement comme le corps de Dieu en train de grandir, passer par des crises, des petites morts et renaissances, tout comme nous en fait. Et il ne s'agit pas là d'un processus vrillé ou aberrant, mais le processus de l'éveil naturel lui-même. Il n'y a que cela, la vie est un processus d'éveil, d'évolution ou d'expansion, comme vous préférez, mais il n'y a que Cela. Pas ceux qui ont pris le bon train et qui sont sur un chemin, tandis que les autres se plantent, s'égarent et s'illusionnent à tour de bras, non, tout le monde est en train de grandir, d'une façon ou d'une autre. La souffrance et tout le bazar créés en apparence par l'humain est simplement la meilleur façon qu'il a trouvé pour grandir, pour retrouver progressivement sa nature, ses racines et commencer à faire moins de conneries. Néanmoins, il a besoin de les faire pour apprendre, comme un enfant ! Il pourra s'appuyer et intégrer des choses au travers de la culture et de son conditionnement, mais il devra quand même passer par l'expérience physique pour pouvoir l’intégrer physiquement, et pas juste conceptuellement. C'est la différence entre la théorie et la pratique, et c'est du bon sens.
Au-delà du bien et du mal, c'est ne plus juger ce qui est, et accepter l'humanité tout autant que soi-même, d'être ce qu'elle est et là où elle en est. C’est s'aimer tel quel, soi et les autres, et la nature et Dieu !
Il n'y a plus de fixation sur des idées ou des pratiques du « bien » ou des idées et des pratiques du « mal ».
Là on ne souffre plus car l'acceptation, l'accueil est inconditionnel ; on aime, même si...
La blague, c'est que nous ne pouvons pas nous hissez de nous-même à ce « degré » d'amour-là ! On est obligé d'aimer, d'accueillir juste autant qu'on le peut, sans juger qu'on n'est pas encore dans cet « amour inconditionnel ». Et au moment où on ne se juge plus d'être seulement un être doté d'un amour conditionnel, nous sommes l'amour inconditionnel ! Nous ne sommes plus censés être différents, ou mieux que ce que nous sommes maintenant, là où nous en sommes maintenant. C'est simplement juste et parfait d'être qui on est, là où on est, car c'est l'Intelligence de l'Univers qui nous a fait comme ça, qui nous a voulu comme ça. C'est là où Dieu en est dans son plan, on a juste à suivre le plan et faire confiance ! Et alors là les amis, grande détente ! Plus d'effort, juste sentir, suivre et se fondre dans le courant mystérieux du Vivant. Et le plus important, continuer d'évoluer.

lundi 3 novembre 2014

Otherness

 
Une expérience de fin d'illusion du moi.

"Plus d'ambition, plus de projet personnel, juste l'abandon, plus de moi qui agit ou fait de lui-même.
Je ne suis que Vie. Tout est parfait, mais il n'y a pas de perfection. Je suis, est tout ce qui est ; je suis le mouvement calme de l'Être, de l'Univers, de la Nature.
Tout se fait, à son rythme, et je suis cela. Les intentions et pensées qui me traversent sont celles de la Nature, de l'être, et je suis cela.
Pas d'observateur, pas de Soi, pas d'éveil, pas de plénitude pour moi, pas d'expérience personnelle (« je » ne suis pas en train d'expérimenter, « je » n'est pas là), pas d'ambition, pas de problèmes, pas de moi. Juste l'absorption de l'individu dans le flux de la Vie. Juste le flux universel. Pas d'espace de paix ou d'amour en particulier. La félicité, oui, mais pas la félicité d'une personne en train de la vivre ou qui y accède.

Rien à guérir, car rien n'est négatif ou entravé. Toute la misère de l'Humanité est juste le processus naturel, le déploiement préétabli. Pas de bien, pas de mal, pas de morale, pas de recherche d'harmonie. Pas de conscience heureuse qui regarde le flux des choses à distance ; aucune séparation. Pas de souffrance observée, pas d'émotion. Je suis la souffrance, l'émotion et la pensée. Je suis le trouble du monde, l'ignominie et l'extase. Je suis le mystère de la souffrance et de la paix. Tout est juste, tout est parfait dans ses absurdités et injustices. C'est terrible ! Je ne réponds plus de rien et tout me dépasse ; laisser tout faire, tout se faire. L'amour qui est là n'est pas compassion car il n'y a rien de mal ! (Je ne pourrais pas expliquer rationnellement ce que je rapporte là, c'est juste ce qui a été vécu tel quel).
Juste aimer tout ce qui est, telle est la clé, sans aucun jugement ni opposition, ni guerre, ni explication, ni revendication. C'est une telle « acceptation » (involontaire), une telle confiance (foi inexprimable, sans cause et non préméditée) en la Vie, en soi-même, en ce qui est-même.
Aimer, sans aucune intention de guérir quoi que ce soit, ni aimer pour quoi que ce soit, juste être l'amour ; car l'amour est ce qui est (et cela reste un grand mystère, même si je l'appelle comme ça). Sans même se dire qu'on est l'amour ou qu'on est en train d'aimer. Aucune séparation, aucun moi.
Une patience infinie, et en fait aucune patience car rien n'est attendu. Quelle innocence, quelle pureté, quel mystère.
Je ne peux absolument pas faire ou reproduire cela par moi-même ou de quelque façon que ce soit. C'est venu, c'est parti et j'en suis chamboulé (car un grand pan de ma structure vient juste de s'effondrer...). Tout se mélange, tout semble faux et parfait à la fois...
Aucun sentiment distinct ou exprimable dans le moment. Aucun état identifiable ou définissable.
Ne rien forcer, tout se fait, ne rien attendre, tout arrive, tout est en cours, tout le temps, depuis toujours. Tout est bien, mais pas bien par rapport à un mal ; la bonté est simplement là, et l'intelligence évolutive de la création est juste incompréhensible de notre point de vue. Ça s'occupe de tout, mais on ne sait pas vraiment ni pourquoi ni comment, mais c'est bon. De ce point de vue, ce qui est n'est ni bien ni mal, en même temps, il y a une évolution inexprimable vers l' « incarnation du divin », du « mieux », même si ce « mieux » sera toujours composé de « problèmes et de solutions » ou « de bien et de mal » du point de vue classique.
On ne sort pas du jeu de la dualité, à part dans la sortie du jugement, c'est-à-dire des représentations, ou toute mentalité culturelle. On y est complètement, sans aucune réserve ni compromis ; un "oui" absolu. C'est comme ça, un peu comme une conscience animale ou végétale. Pas de grand ou de petit, pas de mieux ou de moins bien, juste l'instinct qui guide, l'intention profonde du Vivant en nous, que nous sommes, qui nous traverse et nous agit. Pas de préméditation, pas de spiritualité, pas de chemin, pas de soi, de moi ou de conscience pure. Dans cette « conscience », tout enseignement est faux, dans le sens d'illusoire ou d'inutile, car on ne peut pas apprendre à être ce que l'on est déjà dans le fond ; on ne peut qu'être transmetteur de ce qui nous anime, tel que nous sommes, libres depuis le début. Aucune névrose, aucune guérison, aucune prison, aucune libération. Toute vision parallèle du monde et des choses a disparu, juste ce qui est, aucune autre dimension, aucun monde meilleur. Aucune mort, aucune naissance, juste le processus, le continuum, sans début ni fin. Aucune conception de ce qui est, et, une indescriptible et incommensurable merveille."



Commentaires

Bien qu'il ait été clairement réalisé qu'il n'y a « personne », et que le « moi » est une illusion, un rêve, le corps et toutes les manifestations ne sont pas séparés de ce "personne". Tout est senti comme Cela, Dieu, sacré et complet. Aucune partie n'est toisée par une autre, devant une autre ou supérieure à une autre. Ce « personne » n'est pas la conscience pure, mais tout ce qui est, sans fragmentation, sans distinction corps/esprit ou conscience/matière.
Bien que j'utilise le « je », dans cette tentative de description inexorablement limitée de l' « expérience », ce « je » n'est pas Sébastien en train d'expérimenter, mais « ce qui est » en train d'exister de cette façon-là ; « ce qui est » en train de se redécouvrir lui-même.
Les différentes façons d'exister du Vivant, ne sont pas jugées ou hiérarchisées ; à chaque fois c'est juste le Vivant qui se forme d'une certaine façon. Dans cet « otherness », il n'y a pas de personnes éveillées ou non-éveillées, juste le Vivant qui s'expérimente de différentes façons. Donc du point de vue relatif, l'éveillé n'est en rien « supérieur » au non-éveillé ; et du point du vue absolu, l'éveil n'existe tout simplement pas, pas plus qu'une personne éveillée.
Cet « éveil » n'a rien de spirituel, c'est juste la fin de l'illusion d'un moi, la fin d'un rêve. Le moi est comme un rêve dans un rêve, un rêve personnel dans le « rêve de Dieu ou de l'Univers ».
Ces rêves ne sont ni importants ni futiles, ils ne sont pas des illusions en tant que quelque chose de faux, de mauvais ou qui n'aurait pas de valeur. Par conséquent se prendre sérieusement pour quelqu'un n'a rien d'une « faute » ou d'une « erreur », ce serait plutôt la Vie qui expérimente cette façon possible d'exister pendant un certain temps.

Le moi est revenu, et je suis de nouveau « quelqu'un », néanmoins la « racine » de cette construction psychologique (le moi) a été dissoute. Donc, bien qu'étant moi en apparence et en fonctionnement, je sais à présent (de source sûre et au travers d'une expérience de première main), que je ne suis pas moi, mais en fait le mystère du Vivant en train de se déployer d'une façon singulière et universelle. Grande détente, et grande confusion en découle. Ça n'est pas qu'un « bon cadeau » de la vie, ça met bien le bazar aussi ; on n'a rien à y gagner. En tout cas ce n'est pas ce qu'on imagine, et bien au-delà de tout ce que l'on peut en dire.
L'aventure continue...

vendredi 13 juin 2014

Suivre le courant du changement, tout en gardant son âme.


Surfer sur la vague de l'impermanence, tout en restant centré.

Assumer sa maturité, tout en restant disciple de la Vie.

Être au-delà de la souffrance, tout en continuant à guérir.

Demeurer immobile au fond, tout en dansant dans les formes.

Vieillir indéfiniment, tout en restant jeune.

Cultiver des intentions pour les matérialiser, sans s'y attacher pour autant.

Rester présent à soi, pour offrir le meilleur au monde.

Rester dans l'instant, pour vivre éternellement.

S'abandonner toujours plus, et voir grandir une inébranlable détermination.

Tout relativiser, et pouvoir être impeccable.

S'intéresser le plus sérieusement du monde, aux fluctuations éphémères de notre rêve.

Plus sage, plus puissant, et plus humble et insignifiant à la fois.

Plus aucune ambition, mais des rêves immenses.

En finir avec l'éveil, pour ne plus jamais s'endormir.

Être et ne pas être, mais être pourtant.

Être immense, et passer inaperçu.

Prendre la responsabilité de tout, pour ne plus avoir affaire qu'à soi.

Se laisser porter par le courant, pour mieux le diriger.

Se fondre toujours plus, afin d'être soi davantage.

Oublier ce qu'on croit être l'amour, pour mieux aimer encore.

Moins d'oppositions, de plus grands défis.

La fin, le début.

Le chamanisme m'a libéré du connu

Pourquoi l'éveil naturel ?
Depuis plusieurs années, j'ai entrepris, en suivant mon intuition, de suivre un chemin "naturel". Qu'est-ce qu'un chemin naturel ? C'est suivre le courant de la nature et de l'univers, afin de continuer son épanouissement, ou sa croissance. Après avoir suivi des enseignements culturels de différentes traditions, il est devenu évident pour moi de redevenir mon propre maître, ou plutôt que ma vie et mes propres expériences redeviennent les sources principales d'enseignement et de guidance. Les enseignements spirituels, psychologiques, les philosophies et approches de développement personnel sont des créations humaines, les représentations d'une ou de plusieurs personnes quant à leur façon de voir et d'expérimenter leurs vies, dans une démarche de développement, d'éveil ou d'amélioration.

Ces apports sont sans doute de vraies richesses, et elles sont une aubaine lorsque nous avons besoin de repères, de systèmes de guidances et de croissances, ainsi que de techniques efficaces, qui nous aident et nous soutiennent dans notre propre chemin. Sans parler du bénéfice incontestable des partages et des relations dont nous profitons à rencontrer des camarades ou condisciples dans ces différentes approches. Tout cela est vraiment formidable et irremplaçable, je pense.

Aussi, après quelques années, mon chemin c'est ouvert sur une dimension plus vaste et plus libre (pour moi) en rencontrant ce que l'on appelle communément le "chamanisme" (si on appelle aujourd'hui "chamanisme" le fait de se mettre en relation avec la Nature à l'intérieur et à l'extérieur de nous, d'utiliser des méthodes naturelles afin de guérir et d'apprendre, de voyager dans les différentes dimensions de la conscience, d'évoluer, de se retrouver, de mieux gérer sa vie dans tous les domaines, de rencontrer et de vivre l'unité avec le Vivant). Évidemment, beaucoup d'idées reçus ou de jugements à priori et autres suppositions gravitent autour de ce terme, comme il en tourne autour de beaucoup de choses dont on n'a pas une expérience approfondie. Néanmoins, ces approches chamaniques ce sont révélées être pour moi une façon tout à fait singulière de rencontrer directement l'enseignement du Vivant à sa source (la connaissance), avant qu'il ait été transformé et ramené par quelqu'un d'autre. Donc, au-delà de tout système ou croyance préalable, je développais (et développe encore) ma présence (mon attention) et mes propres perceptions, afin de connaître par l'expérience, des énergies, des informations, des sensations et compréhensions, provenant de ma relation directe avec le réel (tout ce qui est). Je faisais le lien bien évidemment avec tous les enseignements culturels desquels je m'étais approché et de certains que j'avais même bien approfondi. Il y avait quand même une différence, j'étais (et je suis) la source première de l'information. Me libérer de l'influence de tout les maîtres et autorités n'a pas été chose facile (ce qui n'est pas le cas de tout le monde bien sûr). J'ai dû passer par la colère, la foi, la solitude, assumer ma singularité, valider ma propre expérience, me faire confiance, suivre ma propre intuition, etc. Passage difficile, mais nécessaire pour oser devenir ce que je suis, en dehors des modèles préconçus. Pas que ces modèles soient erronés (quoique ?), mais que je valide ma propre expérience évolutive au moins à l'égale de celle des autres. C'était ma névrose, certes.

Aujourd'hui j'ose assumer ma différence, et suivre mon propre cœur, quelle que soit la façon dont ce soit perçu par les autres ou les enseignements "spirituels". Finalement, regarder le réel avec le filtre d'un enseignement était devenu bien trop étroit et incohérent. Mon cœur criait : du neuf, du neuf s'il vous plaît, du vivant, du vrai !
Il fallait se libérer, se libérer des enseignements de libération ! Retrouver la source pure du vivant, le vent frais du bonheur, abandonner la spiritualité, renaître à l'enfant que je suis, vivre, vraiment.
Cela je le trouvais en marchant dans la nature, en chantant, en dansant, et en m'amusant à pratiquer le chamanisme. Le chamanisme m'apparaît bien plus simple, plus humain, plus naturel. Pas de dogme, pas d'autorité, juste toi et la Vie. Dans ces espaces, je suis libre, libre de faire, de dire, d'être ce que je suis, là où j'en suis. Je ne cherche plus à être quelqu'un d'autre ou à être en avance par rapport à mon évolution. Je ne cherche plus d'aboutissement spirituel, énergétique, affectif ou professionnel. La Vie est un immense flux merveilleux, dans lequel j'évolue, toujours. Je jouis d'être, d'être avec, d'être dedans, d'être cela, même si cela me dépasse complètement, et bien que je puisse comprendre de façon toujours plus profonde et juste, de quoi il en retourne. Je sais que je ne saurai jamais vraiment tout, et cela me rend curieux, je sais ce que je sais et cela me satisfait… L'éternel "je suis" et l'éternel devenir dansent ensemble, se réunissent et se séparent, pour se réunir encore…

Pratiquer le chamanisme est alors pour moi une façon de remercier la Vie, de partager ce chemin sans fin, d'avancer ensemble, de communier, d'exprimer de mille façons ce flux d'énergie consciente que nous sommes, explorer les espaces du visible et de l'invisible, se régaler de la découverte de choses et de compréhensions toujours nouvelles, grandir au rythme des saisons, embrasser toutes les créations, rester droit sans se prendre au sérieux, s'amuser sans s'étourdir, voyager pour rencontrer d'autres espaces, d'autres réalités, d'autres façons de rêver, d'aimer, d'être…

L'éveil naturel pour moi se vit alors chaque jour, dans la rencontre avec l'inconnu. Une exploration qui demeure vivante, une création permanente, une rencontre sans fin avec le sacré, qui, heureusement, reste un grand mystère.

Grâce à la spiritualité j'avais appris à me libérer du matérialisme et de l'hypnose collective conventionnelle.
Puis en me libérant de la spiritualité (qui est une autre forme d'hypnose), j'ai retrouvé la Vie.