lundi 28 avril 2014

Chamanisme et Voie du Milieu

Le chamanisme, pour nous, n'est pas une religion, une philosophie ou une pratique prédéterminée vers un éveil ou une guérison préconçue. Il est plutôt une façon, sans cesse renouvelée, d'apprendre directement par soi-même dans un face-à-face avant le Vivant. Le Vivant c'est tout ce qui est, et avant tout soi-même, les autres et la Nature.
Ne nous affiliant à aucune tradition en particulier, tout en les respectant, nous retrouvons une relation authentique et évolutive avec le courant impermanent de la Vie. Nous retrouvons le bon sens, émanant de la Nature, nous rappelant les fondements de l'équilibre, de l'unité et de la créativité propre au Vivant, quand il n'est pas encombré pas des excès de cultures, de blessures et d'habitudes.

Une voie de vigilance et d'ouverture, nous enseignant à ne plus se faire « prendre » et à moins se fixer sur les différentes énergies qui nous sollicitent à tous les niveaux, quotidiennement. Renaître chaque jour à la possibilité d'un bonheur toujours vivant et insaisissable, retrouver une créativité naturelle, joyeuse et harmonisante. Tout cela nous rapprochant de notre « âme » et nous permettant de l'exprimer davantage, afin de créer du neuf. Nous avons choisi d'appeler notre essence consciente « âme », sans pour autant lui coller les anciennes connotations ou ambiguïtés culturelles. L'âme n'est pas vraiment définissable à nos yeux, elle reste à la fois la source et l'océan, le point d'équilibre et de rencontre de toutes les énergies à la fois personnelles, collectives et impersonnelles. Chacun peut simplement sentir en son for intérieur de quoi il s'agit, et l'appeler comme il veut.

Tout comme la Nature, la Voie du Milieu nous invite à rencontrer et à « réinstaller » un art de vivre alliant équilibre, régénérescence et créativité. Cette approche ne peut pas vraiment se définir, car elle échappe à toute fixation philosophique ou spirituelle. On ne pourrait donc en faire une école ou une organisation complètement structurée et stable. La Voie du milieu nous invite à risquer l'insécurité d'une conscience libérée des repères culturels et familiaux. Sans aller non plus totalement dans le non-structuré, nous pouvons librement échanger et exprimer nos vues et sentiments à propos de cette approche. Proposer, sans jamais enfermer, plusieurs points de vue et moyens efficaces, afin de nous permettre de déconstruire nos habitudes névrotiques, peut se révéler libérateur.

Dans la lignée des esprits libres et insoumis de notre humanité, nous avançons indéfiniment, dans cet éveil incessant au nouveau et au renouveau du Vivant. Nous n'adorons ni ne prions pas un « dieu mort », mais ressentons en nous et en toute chose la présence du « dieu vivant », vibrant et éternellement insaisissable. Notre unité avec ce Vivant ne s'atteint point dans un état définitif, mais se vit et se revit toujours, dans de multiples dimensions et dans des façons changeantes, singulières et éphémères. Nous rencontrons la Vie comme un chant ininterrompu, où les répétitions cycliques  et orchestrales, se mêlent aux improvisations individuelles. Nos mémoires servant de base et de tremplin à nos créations inédites, à nos transformations inventives ou nécessaires.

Rencontrer les esprits de la nature, c'est à la fois rencontrer d'autres âmes et d'autres formes de notre propre âme. Nous respectons ainsi l'unicité tout autant que la diversité du Vivant, nous évitons de chuter dans les extrêmes de l'un ou du multiple, considérant qu'il s'agit davantage de l'un et du multiple, sans placer l'un à la place de l'autre ou l'un au-dessus de l'autre. Nous nous rapprochons d'avantage d'un espace non-conceptuel, dans le présent, ne faisant plus le choix de l'un ou de l'autre, afin de les laisser aussi non-séparés, voire indistincts. Ressentant l'équilibre et le bonheur comme « l'unité » du corps et de l'esprit, tout en respectant les besoins et les particularités de chacun, nous visons à l'endroit où il ne sont plus séparés, voire antagonistes.

Les différents règnes de la Nature sont autant d'amis et d'enseignants potentiels, au même titre que nos frères et sœurs humains. Ils n'ont probablement pas autant de libertés que nous dans le plan physique, mais en revanche, ont pu conserver leur état d'harmonie avec le Grand Tout, et gardent pour nous la Connaissance de la sagesse existentielle physique. Ils nous montrent ce que c'est que d'être incarné, heureux et évolutif. Leur générosité et leur patience sont bien vastes, sans parler des arbres qui sont de grands maîtres dans l'art de l'équilibre entre ciel et terre. Ils ont également l'avantage de ne supporter (dans les deux sens du terme) aucun égrégore culturel humain. La Nature est donc une partie de nous, essentielle à nos yeux, qui nous rappelle aussi à la sagesse et à l'importance du corps...

Nous cultivons nos intentions dans la direction d'une harmonie vivante et évolutive. Nous faisons le choix de réorienter les parties de nous qui ont été déviées (pour différentes raisons) de la voie de l'équilibre et de l'harmonie avec l'Univers.

En suivant les enseignements de l'Âme et de la Nature, nous veillons à donner une place aux différentes dimensions principales qui nous composent : l'esprit, le cœur, le corps et l'âme.

Nous veillons à ne pas verser dans le matérialisme, ni dans le « spiritualisme », afin de rester libres, n'adhérant à aucun groupe politique, religieux ou spirituel. Nous avons peut-être des sympathies avec certains d'entre eux, mais nous ne nous identifions à aucun.

Nous veillons également à laisser (voire à aider) l'énergie du Vivant circuler en nous, et en tant que nous. A chaque fois que nous retrouvons la libre circulation de l'énergie dans toutes les directions, nous retrouvons la félicité et la créativité naturelle de l'Être.

Nous observons notre pensée, afin de ne pas être possédés par les histoires qui y circulent. Nous choisissons délibérément d'orienter notre pensée dans ce qui nous semble bon et juste, ayant conscience que ce ne sont que des choix passagers et non absolus. Nous cultivons une intention de libération et de joie, tout en lâchant prise et en accueillant au maximum ce qui est, tel que c'est. Nous ne versons ni dans le déterminisme, ni dans le libéralisme (libre-arbitre absolu). Nous choisissons donc de faire évoluer et de créer ce qui est de notre ressort et de laisser être ce qui ne l'est pas, sachant que notre pouvoir créateur grandit proportionnellement à l'évolution de notre conscience.

Nous reconnaissons que nous sommes au fond de nous des êtres divins, et que nous nous éveillons progressivement à ce fait, en prenant la mesure (autant que faire se peut) de ce que cela implique dans nos vies. Nous avons compris que notre potentiel est infini et que le recouvrement de notre « étincelle » divine ne se fait pas au travers d'un chemin particulier, mais seulement dans l'instant. En même temps, nous avons reconnu que l'incarnation progressive de nos potentiels latents ne se fait qu'au travers d'un processus temporel. Tout comme nous avons constaté que nos mémoires, et autres anciennes créations et intentions peuvent prendre du temps à se dissoudre ou à se transformer. (Nous reconnaissons donc la non-dualité du temps et de l'atemporalité).

Nous ne prétendons à aucun éveil en particulier, ni ne croyons être dans la Vérité absolue. Ce qui est là n'est que notre vérité aujourd'hui. Les affinités d'âmes font et feront que certaines personnes se rapprochent et travaillent avec nous, pour un temps indéterminé. Chacun est libre de venir « jouer » avec nous, mais s'engage à respecter alors nos règles du jeu. S'il ne les respecte pas ou ne souhaite plus les respecter alors il est libre de partir comme il est venu. Nous recevons avec respect les remises en questions qui nous arrivent, tout en respectant notre propre liberté de pensée et d'agir, ainsi que celles des autres.

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