vendredi 20 février 2015

Inspiration du jour

Y a-t-il quelque chose à changer ? Y a-t-il quelque chose à comprendre, guérir, équilibrer, améliorer ?
Aujourd'hui il semble que non... Le présupposé selon lequel la Vie est bonne ou mauvaise étant partit, pas besoin d'aller plus loin que maintenant et être ce que l'on est ici. Quand il n'y a pas de jugement, ce qui est, est juste tel qu'il est. Ni bien ni mal, ni plus ni moins. Être ordinaire, avec ses humeurs, ses émotions, ses pensées, ses habitudes, que chercher d'autre, si c'est la Vie. Une autre vie ? Des supers pouvoirs, plus de connaissance ou de renommée ?
J'ai l'impression que tout est déjà "parfait", en l'état, pas besoin d'aller plus loin. Autrement dit, pas besoin d'aller plus loin car tout est déjà là. Je ne pourrais qu'en changer la forme, pourquoi pas, mais ce ne sera pas plus la Vie qu'ici et maintenant, ce ne sera pas plus l'éveil ou plus Dieu. Tout cela est déjà là dans sa totalité, pourquoi autre chose, si dans le fond ça revient au même. De toute façon, les formes changent, évoluent toutes seules, que je le veuille ou non; l'impermanence. Pourquoi m'accrocher à quoi que ce soit, vu que cela va disparaître de toute façon. Ne suis-je pas déjà à ma place en train d'être et de faire exactement ce qui doit l'être ? Je n'en sais rien, je ne suis pas plus persuadé de devoir ne rien changer, que de devoir changer quelque chose. Je fais ce qui vient, et ne fais pas ce qui ne vient pas. Je ne peux plus définir, saisir ce que je suis, où j'en suis, ni où je suis sensé aller. Un mystère tranquille, qui ne cherche pas à se découvrir. La fin du règne de l'amélioration volontaire, de la création volontaire. Début du règne de la providence. Que les choses viennent d'au-dedans ou d'au-dehors, ça vient du même endroit. Je suis toujours à l'intérieur de mon propre esprit, tout est l'esprit, sous différentes formes et densités. Où que j'aille, je ne fais que me rencontrer, quoi que je dise, je ne parle que de moi... A qui ou à quoi pourrais-je sérieusement en vouloir ? Toutes les directions prises amènent au même endroit, la vacuité. Toutes les études et les expériences, mènent à la vacuité. Seul le voyage est bon, la destination est toujours la même. Le voyage est drôle, douloureux, surprenant, dramatique, génial, terrible, absurde, béatifique, ordinaire. La vacuité est le mystère infini, la Vie infinie, l'éveil infini, la parfaite lumière, l'indistinction de l'ombre et de la lumière, tout ce qui est, sans commentaire.
Sans conception sur le vivant, sans idéal, la vue est pure. La conscience ne pense rien d'elle-même et des formes qu'elle prend. Tout ce qu'elle peut penser est relatif, variable, discutable. Elle sait qu'elle ne peut pas se saisir d'elle-même, tout en ayant conscience d'être ce qu'elle est, sans savoir ce qu'elle est, tout en l'étant.
Oser rester dans le mystère, c'est comme rester dans l'inconnu, dans l'insaisissable, et dans le vrai. Être dans le vrai, ce n'est pas avoir raison, c'est réaliser qu'on ne sait pas, infiniment pas. Être dans le vrai, c'est être avec ce qui est, c'est être dans le réel, et le réel est insaisissable, pas "chosifiable". On peut le chosifier infiniment, et c'est parfois bon et beau, et parfois pas; mais on ne s'en saisira pas pour autant, on n'aura pas fait un pas de plus vers lui.
Je ne trouve pas ça dommage, mais plutôt libérateur, et j'y ressens l'amour inconditionnel de la Vie pour Elle-même. Même si je n'ai pas idée de ce qu'est l'amour.
Où que l'on soit, continuons d'être et de faire ce que l'on fait, avec la confiance irrationnelle que l'univers, la conscience, la Vie sait très bien ce qu'elle est en train de faire. Pas la croyance. La confiance. Donc si nous voulons grandir, grandissons, et si nous voulons prendre des vacances, prenons-en, de toute façon, tout est bon. Il n'y a pas l'ombre de l'atome d'une énergie ennemie dans tout ce qui est.